C'est un plaisir de vous revoir [Natlin#1]

Caitlin & Nate

C'est un plaisir de vous revoir

De temps en temps dans les blocs opératoire nous avons ce que l'on appelle des miracles et là pour le coup je dois bien avouer qu'hier il en est arrivé un et il était tout bonnement magnifique. Un jeune de dix-huit ans souffrant d'une tumeur au cerveau depuis un petit moment déjà, il semblait arriver à la fin et pourtant le neurochirurgien a fait un travail exemplaire hier et le petit va s'en sortir, désormais nous en sommes sûrs. Ce jeune qui a eu tant de soucis au cours de sa petite vie va enfin pouvoir vivre comme tous les jeunes de son âge et je trouve que c'est merveilleux. Quand ce genre d'évènement se produisent ça redonne le moral, ça nous prouve qu'il y a toujours de l'espoir. Et oui pour le coup heureuse je le suis en cet instant précis parce que franchement lorsque nous parlions du jeune Jason tout le monde était quelque peu mitigé quant à l'état de ce jeune ange et pourtant voilà que maintenant il va s'en tirer. Honnêtement je suis heureuse et à la fin de l'opération je n'ai pas pu m'empêcher de verser quelques petites larmes tant la joie s'est faite sentir, je n'ai sans doute pas été la seule a être aussi heureuse mais je suis certainement la seule a avoir pleuré d'émotion ce qui ne m'arrive jamais en passant. Par la suite j'ai laissé au chirurgien la place auprès des proches du jeune Jason afin de leur annoncer l'excellente nouvelle quant à l'état de santé du jeune. Après je suis allé voir Aiden qui a été une nouvelle fois admit à l'hôpital pour ses soucis de santé et là en ce moment me voilà vêtu de ma tenue d'infirmière rose clair sans savoir vraiment où je vais. Je n'ai aucunement été contacté quelque part par mon biper mais bon j'aime servir à quelque chose donc peut-être que je vais pouvoir rendre service à quelqu'un, nous verrons cela en tout cas. Souriant à cette pensée tandis que je vins à croiser un homme que je crois reconnaître, je me tourne vers lui alors qu'il est dos à moi. « Monsieur Allen ? » Dis-je d'une voix douce tandis que je fixe l'homme de dos me demandant si j'ai réussi mon coup ou non...

Depuis cinq ans, je me faisais suivre régulièrement. Non seulement parce que j'avais été amnésique à cause d'un plomb reçu dans la tête mais aussi pour mes tremblements, mes accès de colère et j'en passe. Je devais aller voir ma psy au moins trois fois par semaine. C'est ce qui me faisait tenir. J'avais reçu un tas de médicaments que je refusais de prendre alors on m'avait conseillé la psychothérapie. Au début, ça c'était fait dans un hopital en Europe et depuis mon retour aux Etats-Unis, je me faisais suivre dans la ville de mon enfance, ici à Boston.

Aujourd'hui après avoir passé une sale nuit comblée de cauchemars, je me suis rendu à l'hôpital pour un scanner et ensuite ma séance de psy. Autant dire que la journée allait être chargée. C'est ça aussi qui me faisait mal pour Norma, elle allait devoir subir tout mes problèmes, je savais que c'était une femme forte et qu'elle pourrait gérer mais elle ne méritait pas ça. Enfin... J'ai passé mon scanner et apparemment aucun changement. Je garderais probablement mes tremblements à vie et mes accès de colère étaient du simplement à ce que j'avais vécu en mission.

Ensuite je suis allé voir ma psy qui n'est d'aucune aide comme d'habitude. Je lui ai parlé de mes retrouvailles avec ma femme, mais je n'avais pas encore vu mes enfants. Trop stressé? Je ne sais pas, je voulais les voir, c'était certain mais j'avais peur qu'ils me rejettent tout les quatre parce que je les avait abandonnés. Je n'ai pas encore revu mes frères non plus... Surement pour les mêmes raisons que pour mes enfants. Je sors de son cabinet plutôt fatigué. Alors que je me dirigeais pour sortir, une voix retentit derrière moi. Je me suis retourné et pour la première fois de la journée, j'ai souris.

- Mademoiselle Parker, bonjour. Comment allez vous? Ca fait longtemps.

Une infirmière qui s'était occupée de moi lors de ma dernière intervention. C'était une femme gentille qui était à l'écoute des patients et des gens en général du moins c'était l'impression qu'elle m'avait laissée.

Caitlin & Nate

C'est un plaisir de vous revoir

Il y a des patients comme ça qu'on va revoir un jour ou l'autre et c'est toujours plaisant ce genre de choses. Revoir des patients, voir qu'ils vont bien, qu'ils n'ont plus le moindre soucis c'est toujours quelque chose qui fait plaisir, du moins de mon point de vue en tout cas. Quand on a aidé des personnes a se sentir mieux et a être en bien meilleure santé bah oui ça fait vraiment plaisir de voir que cette personne se sent vraiment mieux. Moi après j'ai tendance à être une infirmière très émotive et pour le coup très humaine et je ne conçois pas que l'on opère un patient sans avoir vraiment discuté avec lui un minimum. Si ça ne va pas physiquement il faut au moins s'assurer que dans la tête ça va quand même. Après je suis bien consciente que ce que moi je fais ce n'est pas tous les médecins ou infirmiers qui le font, moi je considère qu'il faut s'occuper du physique comme du mental. C'est le domaine médical, admettons un patient va se faire opérer si dans la tête ça ne va pas très fort au moment de l'opération et bien oui il est possible que l'opération se déroule mal et donc moi je suis là pour aider ce patient à se sentir bien et rentrer au bloc en étant un minimum confiant. En tout cas c'est ma manière de faire et parfois ça fonctionne et les patients sortent du bloc avec un cœur qui bat et d'autres en sortent morts ça arrive, ce sont des choses qui se passent, c'est malheureux mais c'est comme ça. Jusqu'à présent jamais personne a eu à se plaindre de mon boulot et de ma manière de fonctionner avec mes patients, à la limite les patients en sont même heureux de voir qu'il y a encore des médecins ou infirmiers qui veulent bien discuter et qui se rendent compte que ça peut-être pesant pour une personne de rentrer au bloc. Moi je comprends ça parfaitement donc je tente d'aider les patients du mieux que je le peux afin qu'ils se sentent plus que bien. Toutefois ce n'est qu'une idée parmi tant d'autres quant à tout ceci. Alors, tandis que j'acquiesce à cette pensée je pose mon regard sur l'homme qui finit par se retourner affichant un fier et large sourire en me voyant puis me saluer. « Je suis contente de vous voir Monsieur Allen ! » Lâchais-je dans un premier temps tout en affichant un petit sourire enjoué sur mes lèvres. « Et bien ça va merci ! Et vous alors, comment allez vous depuis le temps ? » Demandais-je d'une voix douce tout en le fixant intensément attendant de sa part une réponse sincère. A l'époque nous avions un petit peu discuté de ses petits soucis donc je m'ose à croire qu'il me parlera encore aujourd'hui...

J'avais beau avoir encore quelques pertes de mémoire, par exemple l'endroit ou je rangeais mes clés ou la casserole sur le feu mais je me souvenais très bien de la jeune femme qui se trouvait devant moi. On avait eu l'occasion de discuter pendant mes visites à l'hôpital, elle était très gentille et j'étais content de l'a revoir. Elle avait été très patiente envers moi en salle d'opération alors que je faisais une crise de panique à cause de l'endroit confiné, elle avait réussi à me calmer et l'anesthésiste avait enfin pu faire son boulot.

En l'a voyant, un sourire c'était affiché sur mon visage, le premier de la journée. Il y en aurait d'autre quand j'irais voir ma femme, j'aurais tout le temps de rattraper les cinq années avec elle... J'en avais tellement envie et j'avais tellement hâte de retrouver ma femme.

- Plaisir partagé Mademoiselle Parker.

On ne retenait pas forcément le nom des gens qui s'occupaient de nous, sauf ceux des médecins mais l'infirmière m'avait marqué. Peu de personne avait réussi à avoir de la patience avec moi à cause de mes accès de colère, voilà pourquoi j'avais peur que ma femme ait des difficultés à gérer. L'infirmière Parker avait toujours réussi à me calmer quand j'étais allongé sur mon lit d'hôpital.

- Je fais en sorte d'aller mieux un peu plus chaque jour... Je viens d'aller voir ma psy.

J'avais dit ça sur un ton fade. Je n'étais pas fan de ma psy mais c'était celle qu'on m'avait conseillée et j'en avais besoin. J'avais besoin de parler de mes angoisses mais parfois, je n'y arrivais pas. Le stress me montait à la gorge parfois, m'empêchant de lui expliquer pourquoi je me réveillais en sueur chaque nuit.

Caitlin & Nate

C'est un plaisir de vous revoir

On m'a toujours dit que si un jour je souhaitais changer de métier et donc stopper le boulot d'infirmière je pourrais devenir psychiatre sans trop de problèmes vu combien je suis doué avec les gens. Bien évidemment, lorsqu'on me dit ça j'ai tendance à rire amusé par les paroles qu'on me sort mais en définitive plus j'y pense plus je me dis que les gens ont raison. J'aime les gens et j'arrive sans trop de problèmes à discuter, à me tisser d'amitié avec d'autres personnes et donc à calmer un patient quand tout semble impossible. Si pour beaucoup de docteurs ce qui est important dans une opération c'est l'état physique du patient et bien moi je ne suis pas d'accord sur ce point-là. Me concernant j'estime que si dans la tête du patient ça ne va pas, qu'il n'est pas rassuré en pénétrant dans une salle d'opération et bien il est envisageable que l'opération se passe mal. Quand un docteur rentre dans le bloc c'est un combat entre le chirurgien mais aussi le patient. Donc, de mon point de vue il est important que le patient soit rassuré avant de pénétrer dans le bloc. Ce n'est que mon avis sur la chose mais heureusement mes collègues me laissent faire quand je veux essayer de détendre un patient avant qu'il rentre au bloc. Parfois ça se passe bien et le patient ressort du bloc vivant et parfois moins bien et le patient en ressort mort. Être médecin et donc bosser au bloc ça veut dire que parfois on verra des personnes mourir, c'est dur mais c'est ainsi. Lorsqu'on choisit de bosser là-dedans il faut se préparer psychologiquement parlant ainsi que physiquement a voir des personnes mourir. Alors, tandis que j'acquiesce à cette pensée je fixe mon ancien patient et acquiesce en entendant ses mots. « Comment ça se passe avec votre psy ? Vous arrivez à discuter un petit peu ? » Demandais-je d'une voix douce tout en fixant l'homme en vue de la tête qu'il a tiré en parlant de sa psy je suppose que ce n'est pas terrible ce qu'il se passe dans le cabinet de ma collègue mais bon autant m'en assurer...