Mes années universitaire me réservèrent bien plus que des rencontres et mes histoires de garçons furent moins importante que ce que je pensais. Je fis mes études de médecine à Ottawa et ensuite je commençai mon internat dans l'hôpital principal de la ville. Durant mon année d'internat, je reçu un appel de mon père pour me prévenir qu’il ne pourrait pas passer le week-end avec moi.
Comment ça se fait ? Tu as trop de travail ? Mon père avait dû quelques rares fois annuler nos plans pour des raisons professionnelles, mais il ne m’avait jamais prévenue aussi tôt dans la semaine.
Non, ma puce, j’ai eu un petit ennui de santé au travail et je dois aller faire des tests à l’hôpital. Ça risque de prendre le week-end alors reste avec Willa et je te donnerai des nouvelles dès que j’en saurai plus. À peine les premiers mots atteignirent mon cerveau, je commençai à paniquer. J’avais déjà perdu ma mère quelques années auparavant et l’idée de perdre le parent qui me restait était quelque chose que je n’étais pas prête à affronter. En plus, Logan était parti s'installer à Boston depuis déjà quelques mois et même si je recevais des nouvelles régulièrement, il me manquait. Je ne voulais pas l'inquiéter avec nos souci puisque je savais qu'il était très occupé.
Tu vas à quel hôpital ? Je viens te tenir compagnie pendant tes tests. Comme tout père le ferait, mon père avait commencé par refuser que je vienne jusqu’à ce qu’il comprenne que j’étais prête à appeler tous les hôpitaux de la région pour le trouver et être à ses côtés si nécessaire. J’avais donc passé le week-end avec mon père et les divers employés de l’hôpital d'Ottawa, dont certain que je connaissais. Une fois le week-end terminé, je rentrai chez Willa, tandis que mon père retourna au travail. Je n’eus pas de nouvelles pendant plusieurs jours, puis il se pointa chez Willa à l’improviste durant le souper.
Luke, qu’est-ce qu’il se passe ? Il faut que je vous parle. Assyez-vous. J’ai eu des nouvelles de l’hôpital. Papa ! Qu’est-ce que tu as ? C’est grave hein ?! Tu aurais appelé sinon. Il nous annonça ce soir-là que les médecins avaient décelé un cancer et qu’il y aurait beaucoup de temps à passer à l’hôpital dans les mois suivants. En effet, les deux mois suivants furent très pénible avec la chimiothérapie, les semaines de repos et les nombreux autres traitements que mon père du subir. En plus, les frais médicaux n’étaient pas couverts par une assurance quelconque et donc les économies qui étaient prévues pour mes études furent rapidement dépensées pour permettre à mon père de continuer à se soigner. C’est à cette période que je fis la connaissance de Liam. Alors que je faisais les courses pour Willa et moi, ma carte fut refusée à la caisse.
Je suis désolée, je n’ai pas d’autres moyens de payement. Je vais aller reposer les produits en rayon. annonçai-je à la caissière, rouge de honte. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien penser. J’avais bien pensé que le peu d’argent qu’il nous restait de la vente de la maison ne durerait pas et que Willa n’était pas riche, mais je ne m’attendais pas à me retrouver sans le sous à la caisse du magasin.
Laissez, c’est pour moi. Je me retournai surprise pour voir à qui appartenait le bras tendant une carte de crédit à la caissière. Je reconnu alors un autre élève de l’université. Il n’avait pas de cours en commun avec moi, mais je l’avais déjà vu plusieurs fois sur le campus.
Oh non, c’est pas nécessaire, je reviendrai quand mon compte sera un peu plus rempli. Intérieurement je savais que c’était un mensonge. J’avais déjà travaillé pendant l’entier de mes études et tout cet argent s’était évaporé dans les soins pour mon père alors je ne voyais pas bien comment j’allais m’en sortir.
J’insiste. Ce ne sont qu’une vingtaine de dollars. Je le haïs intérieurement quelques secondes tout en lui étant redevable.
Merci mille fois. Ces quelques dollars, plus proche de la trentaine que de la vingtaine, étaient composés de tout ce dont Willa et moi avions réellement besoin pour tenir jusqu’à la fin du mois. Deux semaines de pâtes et de riz à venir avec quelques exceptions les jours ou nous pourrions trouvez quelque chose à mettre avec les pâtes ou le riz. C’étaient des aliments pas chers et puisque nos comptes approchaient le zéro c’était tout ce que nous pouvions nous permettre. Une fois mes courses rangées dans mon sac, je sortis du magasin. Mon ‘sauveur’ me rattrapa quelques secondes plus tard.
Est-ce qu’il y a une chance que tu veuilles bien aller boire un verre avec moi ? Je le regardai surprise, puis je hochai la tête. Après m’avoir vue sans le sous à la caisse du magasin, il voulait toujours
Je veux pas que tu dises oui à cause de ce qu’il s’est passé, hein ! Non, non, c’est pas pour ça que je dis oui… Il avait l’air mal à l’aise d’avoir joué au prince charmant sauvant la demoiselle en détresse tout à coup. Il me tendit un stylo pour que je lui donne mon numéro et il me dit aurevoir de la main avant de partir vers sa voiture.
Je vous prononce mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. Liam m’embrassa et nous fîmes un grand sourire au prêtre.
J’en reviens pas, Gwen t’es mariée ! Je n’en revenais pas non plus. <||> Je n'avais eu qu'une relation durant mes études universitaires et cela avait peu duré puisque les cours ne me laissaient pas assez de temps libre pour avoir une relation sérieuse. Liam et moi nous étions fréquentés pendant moins d’un mois avant qu’il ne me parle de son problème. Il était étranger et son visa avait expiré dès la fin de ses études, six mois plus tôt, mais il ne voulait pas quitter les États-Unis car s’il rentrait ses parents allaient le forcer à reprendre l’entreprise familiale. Il me proposa alors de me payer pour que l’on se marie et qu’il ait les papiers pour rester dans le pays.
C’est pour ça que tu m’as invitée à boire un verre dès le début ? Oui, mais après je t’ai parlé et j’ai voulu faire les choses comme il faut. J’ai plus le temps de faire comme il faut. J’ai besoin de savoir si tu es d’accord. Faire les choses comme il faut ? Tu m’avais à peine rencontrée et tu voulais déjà m’épouser pour avoir les papiers… tu oses parler de faire les choses comme il faut ? Je l’avais envoyé paître puisque je ne supportais pas qu’il m’ait menti. Cela ne faisait même pas un mois que nous nous fréquentions et je découvrais que tout était basé sur un mensonge. J’avais fini par le recontacter une semaine plus tard. Les dernières factures pour les traitements de mon père étaient arrivées. J’avais menti en disant à Willa qu’il me restait encore des sous sur mon compte épargne pour mes études et j’avais envoyé un sms à Liam pour le revoir.
Tu es sûre que tu veux le revoir ? Il t’a menti. Je ne voulais pas le revoir parce que je voulais le pardonner. Je voulais le revoir parce que l’argent qu’il me proposait pourrait permettre de payer les factures de mon père pendant encore quelques temps alors que Willa et moi étions au bout de nos ressources. Voilà pourquoi je m’étais retrouvée, avec Callie me soutenant comme toujours, à la mairie avec Liam et son témoin James. <||> Six mois plus tard, alors que j’avais fini mes études, j’eus une longue conversation avec Willa. Mon père s’était remis de son cancer et il allait se remarier et elle voulait me parler pour que je sache qu’elle comprenait que mon père ne pouvait pas pleurer ma mère pour le reste de sa vie.
Il ne retrouvera peut-être plus jamais le même amour qu’il avait pour ta maman, mais ça ne l’empêche pas d’être heureux. Et puis toi tu l’as trouvé l’amour, non ? J’avais hoché la tête et j’avais en même temps senti une douleur immense, celle de la trahison. Je n’avais pas pu annoncer à mon père et à Willa que je m’étais mariée pour l’argent car je ne supportais pas l’idée de les décevoir et je ne voulais surtout pas que mon père se sente coupable. Il était persuadé que j’avais payé ses traitements avec les sous de mes études. En rentrant à la maison ce soir-là, j’étais dévastée. Le lendemain matin, alors que Liam était au travail, je m’adressai au vide.
Je suis désolée Liam, je n’en peux plus des mensonges. Je fis donc mes bagages et je partis à l'aéroport sans lui révéler où je comptais aller. J'avais réussi à organiser un transfert pour avoir une place dans un autre hôpital vu que mon internat était maintenant fini. Quelques heures plus tard, j’arrivai à Boston où j’espérais pouvoir mener une vie normale durant mes dernières années de perfectionnement. Je laissais Liam et notre mariage derrière moi et pour symboliser mon départ, je posai ma bague dans un tiroir, cachée de tous.