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 Courte nuit - MacGregor

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MessageSujet: Courte nuit - MacGregor Courte nuit - MacGregor  EmptyLun 29 Aoû - 14:25



Huit heures. Lily se leva, essayant d'éviter que le jeune homme ne se réveille. Elle se débarrassa délicatement des draps qui la couvraient. Tout juste sortie du lit, la demoiselle enfila rapidement un short et un tee-shirt qu'elle trouva dans son armoire. Elle tira la porte, laissant une légère ouverture et se dirigea vers la cuisine pour se faire du café. Lily avait l'habitude de se lever à huit heures, quoi qu'il se passe. Elle n'avait dormi que deux heures et une double dose de café était nécessaire pour tenir une journée entière. Les écouteurs dans les oreilles, elle dansa au rythme de la musique, attendant que les dernières gouttes du café coulent. Quelques minutes après, Lily s'installa à la table de la cuisine et déposa sa tasse sur cette dernière. La tête entre les mains, elle se frotta les yeux. Elle avait passée une très bonne soirée en compagnie de Mac, ils avaient énormément discuté et cela s'était terminé, comme à chaque fois avec Lily, dans son lit. Le brun était assez jeune comparée à elle, mais comme d'habitude, elle avait menti sur son âge. De trente ans, elle est passée à vingt-six. Lily ne voulait pas grandir et n'hésitait pas à tromper les gens. Elle savait qu'elle faisait beaucoup plus jeune que son âge et en profitait pour mentir sur celui-ci. Elle but son café par petite gorgée. Une fois la tasse terminée, elle se dirigea vers la douche pour se réveiller complètement.

Dix heures. Elle jeta un coup d'oeil dans sa chambre. Le beau brun était toujours allongé de la même façon que quand elle l'avait quitté. S'ennuyant, la demoiselle prit son cahier et sa trousse où étaient enfermés tous ses crayons à dessin. Elle s'installa confortablement dans la chaise en osier qui trônait à côté du lit, déposa sa tasse de café sur le parquet et se mit à le dessiner. Elle était fascinée que celui-ci, en deux heures, n'avait pas bougé d'un poil. Il devait être dans un sommeil profond. Elle l'enviait. La demoiselle dormait, oui, mais ses nuits étaient courtes et n'étaient pas forcément bénéfiques. Tous les jours, son cerveau la réveille à huit heures tapantes. Elle aimait dessiner les personnes qu'elle connaissait ou qu'elle voyait, assis à un banc dans le parc de la ville, elle adorait s'appuyer sur les détails du visage.

Douze heures. Le portrait terminé et Mac toujours endormi, Lily rangea ses affaires et se dirigea vers la cuisine pour se préparer à manger. Elle déposa le carnet sur la table, ouvert à la page où elle l'avait dessiné. Elle comptait le terminer après avoir déjeuné. Ce qu'elle ne fut pas.

Seize heures. En quatre heures, il y a eu quelques coups d'oeil dans la chambre, un repas avalé, un livre terminé et cinq cafés bus. Elle ne laissait, d'habitude, jamais les hommes avec qui elle couchait dormir aussi longtemps, dès qu'elle se réveillait, elle prétextait qu'elle devait y aller pour que ces derniers s'en aillent rapidement. Cette fois-ci, elle avait trouvé ça mignon que Mac dorme à poings fermés, et avec une certaine pitié, elle se disait que si celui-ci ne s'était pas du tout réveillé de la journée, c'est qu'il en avait besoin. Elle se dirigea vers la cuisine pour se servir à nouveau un café. La cruche en main, elle entendit un bruit et se retourna. Mac était là, les cheveux ébouriffés, il avait l'air de revenir d'un autre monde. Ses affaires à la main, il comptait sûrement partir avant que Lily ne le remarque. Elle lui sourit, montrant la cruche qu'elle avait dans la main. "Café ?" proposa-t-elle.
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MessageSujet: Re: Courte nuit - MacGregor Courte nuit - MacGregor  EmptyLun 29 Aoû - 16:34


Ce n’est jamais dans ses plans, des parties de baise  avec de la donzelle. Mais, quand ça arrive, bien sûr qu’il est bien le dernier à s’en plaindre. Après tout, c’est une façon comme une autre de contribuer à l’effort consistant à essayer de sauver l’espèce humaine (et  les capotes qu’il utilise , c’est pour se sauver lui, à l’évidence). Généralement, après une journée de boulot intensif – consistant grandement à essuyer les plus belles frustrations du manager, en récurant de manière aussi régulière qu’occulte les W-C du restau où il est salarié. Il accueille la clientèle, posté près de l’entrée, passe d’une manière assez artistique le chiffon sur les tables libérées par des êtres venus d’ailleurs particulièrement crades parfois, il remplace quelqu’un derrière la caisse parce que « quelqu’un » lui a fait la fleur de se choper une gastro monstre. Ses journées sont toutes aussi aléatoires que profondément pourries et ne lui vient quand même jamais l’idée de démissionner. Macgregor se fout d’à peu près tout mais reste un digne représentant du clan Waters, autrement dit, pas du genre à jeter l’éponge. Chez le polonais, disons qu’on reste debout et on se bat, même si l’ennemi est une trainée de ketchup allant d’un bout à l’autre du restaurant et que pour la combattre, il se retrouve toujours ridiculement affuté, armé d’une serpillère élimée, braqué sous le feu du regard de Harald, le manager. Pour se donner de la contenance, Macgregor se répète constamment qu’avec un prénom pareil, pas étonnant que ce mec soit une complète mauviette, préférant passer ses nerfs sur ses subalternes. Le misérable a bien le droit d’être en colère contre le monde, Harald, c’est aussi dégueulasse que si ses vieux l’avaient appelé Bite, d’ailleurs, il devrait peut-être commencer par passer ses nerfs sur eux. Ce serait nettement plus logique. Après 8 heures de sale boulot, monsieur le polak reçoit – toujours – un coup de fil. Parce qu’il est sociable, parce qu’il cutlive les relations avec un répertoire aussi rempli que celui du président et un tableau de chasse de vrai pute, plus conséquent que celui de Lindsay Lohan, à l’époque où elle ressemblait encore à Lindsay Lohan (il l’a baisé, elle aussi). Il se retrouve alors dans un bar, un pub – bar et pub, sont foncièrement très différents, un club, un restau lounge – des soirs même, il fait la tournée du panel au complet, en se donnant du « allez, les gars, la nuit est jeune ». La nuit est toujours jeune, parfois même couguar, elle s’appelle souvent Lisa, Monica, Pamela, Angela – la terminaison est toujours la même. Parfois, elle s’appelle Matilda, Olivia et Lily. Quand  on lui lance quelque chose comme « Mate-moi cette meuf », Macgregor lève le regard et puis, il évalue la marchandise. Ouais, on sait que c’est assez dégradant de considérer les femmes comme des lots, des objets, des nibards ou des jambes interminables. On sait aussi que les femmes, elles, considèrent ces messieurs comme une longueur, une épaisseur ; on sait tous qu’on parle pas d’celles du cerveau. Quand son pote désigne le « morceau », Macgregor , lui, octroie une note. Attention, c’est vraiment du sérieux, la note n’est jamais attribuée à la légère ( mais peut faire l’objet d’une révision, après une pipe bien réalisée, par exemple). Les « Lily », elles, arrivent à décrocher une excellente note et de très bonnes appréciations. Elles ont beau se taper un nom de fleur, elles se comportent rarement comme des roses, plutôt comme ce qui se trouve sur leur tige, des épines (ou des ronces, pour les plus hardcore mais ça, c’est une autre histoire). En se frottant les paupières, il se rend compte qu’il est allongé sur le ventre, la tête posée sur un bras, l’autre serrant l’oreiller blanc, une fesse à l’air, l’autre planquée par la couette. Il s’agite, réprime une furieuse envie de s’allumer une clope – c’est quand même impressionnant que sa première pensée soit pour une sèche et pas pour la tigresse qui lui a offert une nuit de débauche – en fait, deux heures, à tout casser – dont dix réelles minutes de vrai sexe. Il se relève, repère aussitôt son calbute. Furtif – et surtout fort de son expérience en la matière, lorsqu’il émerge de la chambre à coucher, ses fringues dans ses mains, prêt à se tirer comme un ninja-lâche, il tombe nez à nez avec la fleur et du café. En fait, il ne sait pas quelle vision l’enchante le plus, celle de la beauté brune qui lui fait face, avec la mine d’après cul, assez sexy, dans le genre 'saute-moi dessus ' ou la carafe remplie de café. Il faut savoir que Mac fonctionne au café, c’est son essence, son diesel, bref, des fois, sa seule raison de vivre. « Il est 16 heures » - il fait la remarque au cas où. « Je dois bosser » - il jette un regard à la montre qui orne son poignet, une Cartier, elle ne lui a pas volé, c’est bon signe ! « Ouais, disons que ça fait six heures que je suis censé bosser » - il grimace, se gratte l’abdomen. Combien de minutes ça lui prendrait pour se carapater de là ? « J’imagine qu’un café n’peut pas m’faire de mal sauf si tu y as mis du cyanure » - il se rapproche, s’installe devant elle, sur une chaise et la dévisage l’air de dire, j’sais pas du tout ce que je fous encore ici. « Ton lit est très confortable » - non, ce n’est pas le plus doué pour faire la conversation au réveil.
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MessageSujet: Re: Courte nuit - MacGregor Courte nuit - MacGregor  EmptyLun 29 Aoû - 17:58



Un rire s'échappa. L'excuse du jeune homme était tombée à l'eau. Il ne pouvait pas prendre la fuite. Cela faisait six heures qu'il devait être au travail. Elle se rendait compte qu'après des heures de discussion, elle ne savait même pas le travail de ce dernier. Et lui, non plus. Ce qui était bizarre, car la brune adore parler de son travail. Elle est tellement passionnée par l'art que, généralement, elle peut en parler pendant de longues heures, sans s'arrêter. De toute manière, en entrant dans son appartement, on pouvait facilement deviner son métier, des tableaux accrochés aux murs et dans sa bibliothèque, trois étagères étaient consacrées à sa passion. Son appartement était à son image, pleine de petites choses trouvées dans des boutiques d'art et surtout propre jusqu'à ressembler à un catalogue Ikea. Lily était une véritable maniaque. Assez étonnant pour une artiste. "J’imagine qu’un café n’peut pas m’faire de mal sauf si tu y as mis du cyanure" Elle sourit, il n'avait pas du tout l'air d'être à l'aise. Comme elle à vrai dire, mais elle le cachait plutôt bien. Elle n'avait pas l'habitude de se mettre autour d'une table, à discuter avec le garçon qu'elle s'était faite quelques heures avant. Elle déposa une tasse devant Mac. "Ton lit est très confortable" Elle versa le café dans la tasse de l'homme et se servit à son tour. Elle lui répondit, en s'installant devant lui. "On dirait, vu la nuit que tu as passée." Elle l'enviait, il ne savait pas que la demoiselle avait passé une nuit d'à peine deux heures. Elle avala son café d'une traite et n'hésita pas à se resservir. C'était la première fois qu'elle carburait autant au café, mais à vrai dire, si elle s'arrêtait d'en boire, elle tomberait morte au milieu de son appartement, tellement les heures de sommeil lui manquaient. "T'es un privilégié, et je ne sais pourquoi, d'habitude je fous la personne à la porte avant huit heures." Cette phrase en disant long sur la vie sexuelle de la demoiselle. Lily remarqua directement son carnet ouvert sur la table que le jeune homme n'avait pas remarqué. Elle le referma délicatement, mais surtout rapidement avant que le brun ne la prenne pour une psychopathe dessinant ses prochaines victimes. Elle remarqua qu'elle avait vidé la carafe de café, et vu l'engouement de Mac pour cette fabuleuse boisson, elle se leva pour en refaire. "Après, t'aurais peut-être pas raté ton boulot, si j'avais fait comme à mon habitude." dit-elle en vidant le café moulu dans la cafetière.
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MessageSujet: Re: Courte nuit - MacGregor Courte nuit - MacGregor  EmptyLun 29 Aoû - 22:32



D’habitude, après avoir tiré son coup – désolé les romantiques - , il attend d’avoir tiré sur sa clope avant de s’habiller rapidement et de s’enfuir. Parce que ,qu’on soit clairs, un mec qui se fait la malle, dans les vingt minutes qui suivent une partie de jambes en l’air, en plus d’être un sacré connard, est également un évadé, un fuyard, oui, quelqu’un qui a besoin d’aller voir ailleurs si l’air y est plus respirable. Il ne faut jamais s’attendre à ce qu’un gars pareil rappelle. Ni ne revienne. D’ailleurs, Macgregor ne rappelle jamais, ne revient jamais. Il ne s’implique pas émotionnellement. Et comme tout homme qui se respecte, préfère couper court à toute communication après tout accollement charnel, c’est plus simple, comme ça, il y a moins de pression. Moins de possibilités de foirer une relation, moins de possibilités qu’il y ait une relation. Aucune relation, aucun coeur brisé, aucune larme, aucun message larmoyant – suppliant- enregistré sur une boîte vocale. Aucune preuve, donc, du désarroi, des pintes de bière bues pour noyer le chagrin d’une rupture dans l’alcool – en y noyant également un chouïa d’sa dignité avec. Au moment où Lily verse le café, Macgregor a déjà imaginé vingt scénarii d’extraction hors de l’appart’. Dont un faisant intervenir un commando d’élite financé par son grand ami Jay Z (mais comme il a failli lui voler Beyoncé, c’est le moins probable de tous les scénarii). Il observe la brunette , en dessous des paupières, pas vraiment à l’aise avec les discussions au lendemain d’un...bref. Il se gratte l’arrière du crâne, pose sa main sur sa nuque, attrape le mug plein du liquide noir de sa main libre, pour l’amener à sa bouche et y tremper les lèvres. Le café n’est vraiment pas mauvais. « Il est en vente ou ? »  - c’est comme ça qu’il est, Mac, toujours prêt à balancer un jeu de mot, une blague, un truc assez bête qui fait sourire. C’est peut-être ça, sa tare, prendre la vie comme elle vient, avec bonhomie et attirer le sexe opposé sans réel effort. Il y a des soirs où il lui suffirait juste de se pencher un brin, pour en ramasser à la pelle. C’est à la fois déroutant et vivifiant  mais également navrant et scandaleux. « D’habitude ? » - il arque un sourcil, l’emploi du mot lui tire un rictus, il est surpris mais à la fois, conforté, peut-être même amusé, c’est tout un maelstrom de sentiments qu’il doit gérer à l’instant aussi, il perd un peu les pédales. « D’habitude, ils sont mauvais, très mauvais, tu les réveilles à l’aube parce qu’ils sont tellement nuls au pieu que tu n’attends qu’une seule chose au petit matin, les chasser d’chez toi » - il marque une pause, boit une gorgée, suivant du regard la main de la jeune femme allant refermer un calepin. Intéressant, pense-t-il, esquissant un sourire en coin. Elle a un côté artiste qui lui plait. Un côté rêveur, un côté qu’il partage, un point commun, peut-être. Il penche la tête sur le côté, orientant l’angle de son regard, pour mieux contempler des traits qu’il a déjà dessiné dans un coin de sa mémoire. Il enchaine, Mac mais, n’oublie jamais un visage. Il en grave les traits dans sa matière grise pour , ensuite, tout se remémorer jusqu’au plus grand moment de solitude qu’il ait connu. « C’est vrai mais, tu m’as épuisé » - la remarque, il la veut grivoise, il la veut insolente et il en profite pour lui décocher un regard appuyé. C’est un sale rejeton, il ne s’en est jamais caché. « Puis, je n’aurai pas eu l’occasion de boire ton excellent café, tu mouds les grains toi-même ? » - ce n’est pas une question dont la réponse l’intéresse vraiment. Ce qui l’intéresse, c’est si une occasion de remettre le coup va se présenter. Les réminiscences de ce qui a eu lieu la veille ne cessent de molester son petite esprit pervers et, il ne peut empêcher sa queue de réagir à la proximité de la belle. Effectivement, il lui en faut peu. « Tu fais quoi dans la vie, à part préparer du bon café...t’es quand même pas serveuse ? ». Il s’en fout, en général, de connaître les filles, ce qu’elles font. Mais Lily...
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MessageSujet: Re: Courte nuit - MacGregor Courte nuit - MacGregor  EmptyMar 30 Aoû - 11:04



Elle évita de répondre quand le jeune homme releva une partie de sa phrase. D'habitude ? Ce n'est pas parce qu'elle n'assumait pas, loin de là, elle préférait juste ne pas s'attarder sur ce sujet. Elle ne répondit qu'avec un léger sourire et se jeta à nouveau sur son café. Lily, c'est le genre de filles à collectionner les coups d'un soir parce qu'elle n'imagine pas vivre autrement sur le plan sentimental. Elle ne veut pas de relations sérieuses, elle n'aime pas ça, elle préfère être libre et profiter de sa vie. Elle fait partie du type de personne qui pense que l'amour rend les gens malheureux, enfermés dans une routine. Elle n'a jamais ressenti le besoin d'être en couple, car à vrai dire, la demoiselle n'est jamais tombée amoureuse. "D’habitude, ils sont mauvais, très mauvais, tu les réveilles à l’aube parce qu’ils sont tellement nuls au pieu que tu n’attends qu’une seule chose au petit matin, les chasser d’chez toi" dit-il juste après que la brune ait refermé son carnet. Elle se leva, et en se dirigeant vers le plan de travail, elle ajouta d'un ton ironique. "J'aurais du te jeter dehors alors." Elle avait cerner directement l'humour du jeune homme. À vrai dire, il était plus marrant sobre qu'avec un verre dans le nez. Elle ne pensait pas ce qu'elle venait de dire, il faut dire que Mac était l'un de ses meilleurs coups depuis quelques mois. Il ajouta qu'elle l'avait épuisé, elle sourit, jetant le café moulu dans la cafetière et ne releva pas, à nouveau, la remarque du jeune homme. Si c'était vrai, elle était plutôt contente de la remarque, faut dire qu'elle ne savait pas si elle était un bon coup ou non, vu que c'était des nuits sans lendemains. Elle ne discutait jamais avec les garçons avec lesquels elle venait de coucher, et évitait à tout prix de donner son numéro de téléphone ou même son nom de famille. Lily n'aimait pas rester en contact avec eux, c'était inutile, car une nouvelle nuit n'allait pas se reproduire. C'était une seule, et c'est tout. Elle n'aimait pas répéter les choses, elle préférait la nouveauté. Sur tous les plans. "Puis, je n’aurai pas eu l’occasion de boire ton excellent café, tu mouds les grains toi-même ?" Elle mit en marche la machine et se réinstalla devant lui. "Excellent café ? Merci du compliment. " Les coudes sur la table et sa tasse dans les mains, elle observa le fond de cette dernière, en faisant tourner le reste de café qui restait. "Je les mouds même à la main, si tu veux tout savoir." dit-elle en riant. Elle posa sa tasse après que Mac lui demande ce qu'elle faisait comme métier. "Je devrais être une artiste, mais pour l'instant je vends des tableaux... Et je dessine. " dit-elle simplement. Elle était vendeuse dans une galerie d'art, son métier lui plaisait, mais au fond, ce n'était pas tellement ce qu'elle voulait. Elle voulait être illustratrice à plein temps, dessiner et peindre toute sa journée la tentait plus que de vendre des tableaux toute la journée. Elle adorait discuter art avec les clients, vendre un tableau lui faisait énormément plaisir et lui donnait entière satisfaction, car dans ce milieu, il n'est pas courant de vendre plusieurs tableaux sur une journée. Elle sourit d'un air narquois en lui disant "Etonnant que tu veuilles en savoir plus sur moi alors qu'il y a dix minutes tu étais prêt à partir sans que je le remarque.", elle marqua une pause et ajouta "Et toi ? Que fais-tu dans ta vie ?" Quand elle dessine les gens, elle adore devenir ce qu'ils font dans la vie. Elle imagine tous les scénarios possibles, mais pour Mac, c'était impossible. Elle n'arrivait pas à savoir ce que le jeune homme faisait dans sa vie. Deux heures à le dessiner et elle n'avait pas su imaginer ce qu'il faisait dans sa vie. Il avait l'air d'être quelqu'un de très libre, comme elle. C'est la seule chose dont elle était persuadée.

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MessageSujet: Re: Courte nuit - MacGregor Courte nuit - MacGregor  EmptyMar 30 Aoû - 18:32



« Dans la vie, j’attends tranquillement que les occasions s’présentent » - et bien plus que ça, il les crée, les occasions. C’est un Waters, attendre joyeusement qu’un truc ait lieu, assis sur un canapé à se gratter les couilles, vraiment pas le genre de la maison. Alors comme ça, elle vend de l’art aux rupins, dont il fait malheureusement partie. Il l’aurait imaginé dans les rues de Boston a essayé d’en dépeindre l’effervescence, se baladant au gré du vent, dans les allées insoupçonnées, chercheuse de trésor. Tout à coup, il lui paraît normal, de s’imaginer marcher à ses côtés, dans l’une de ces rues,  prospectant les visages singuliers, les sources d’inspiration. Elle, avec ses pinceaux, son fusain, ses pastels, lui, avec son violon ou sa contrebasse, à barouder. Mac bulle souvent, cette bulle là, il l’éclate d’un seul coup. Il ne manquerait plus que ça. Qu’il la trouve , allez savoir comment et même pourquoi, intéressante, attachante, digne de son attention. Peu de demoiselles peuvent se targuer d’avoir réussi ce tour de force, il ne veut pas rajouter la fleur à la liste.  « Tu vends des tableaux, tu mouds les grains de café avec tes petites mains expertes » - il fait la moue, Mac, il se remémore avec exactitude ce que ces petites mains, sur lesquelles il pose instantanément le regard, lui ont fait la nuit dernière. Pas très catho’ les pensées mais, Mac est tout sauf un enfant de chœur qui se fustige aussitôt qu’une idée libidineuse lui traverse l’esprit. « Et ce calepin » - il désigne, d’un mouvement du menton, le rectangle noir, qu’elle a couvé des yeux, quelques minutes auparavant. « Tu y dessines quoi ? Les mecs auxquels tu fais la charité » - après tout, une fille comme ça, n’a rien de désespéré, rien de très à crocs, elle pourrait avoir n’importe quel mec, surtout les plus sentimentaux. Il suffit d’un rien, un joli sourire, de jolies jambes, un regard particulier, des tâches de rousseur, une longue chevelure, de la suite dans les idées. Lily, après toutes ces énumérations, semble avoir tout pour elle. Tout pour rendre un homme complètement raide dingue. Il en connaît une de cette trempe, Ariela. Elles sont dangereuses, ces femmes, elles vous lancent des sourires, des regards et hop, elles vous piétinent salement le coeur, sans même le savoir. Macgregor lève les yeux au ciel, quelque chose se prépare dans le cosmos et , il a l’impression que le prochain coup sera pour lui. « J’y suis...d’dans ? » - dans ce fichu calepin, bien mignon. Il hausse les épaules, détourne son attention, plantant ses iris dans ces coins immaculés. Il dresse le profil psychologique de la jeune femme, silencieusement, concentré sur ce qu’il voit. De l’ordre. Un sourire déforme ses lèvres et atteint ses yeux, ils pétillent de malice. Macgregor a toujours de la malice dans le regard, petit déjà, on rejetait toujours la faute sur lui. Alors, quelque chose se produit et ça le fait sortir un peu des sentiers battus qu’il affectionne tant. « Normalement, moi aussi, je devrais être un artiste » - de ceux qu’on acclame depuis un siège, dans une immense salle, après avoir acheté un ticket à un prix exorbitant. « Mais, j’ai bien trop de principes et pas assez la volonté de satisfaire ceux qui m’entourent en pratiquant mon art, davantage comme ils l’entendent que je l’entends » - il se relève, se poste quelques instants près de la fenêtre, pour voir au travers. Pas mal, le voisinage, dans le genre – blocs gris et tout le tintouin. « Toi, tu vends des tableaux, moi, je nettoie la merde laissée par les autres » - pas la peine de lui donner l’adresse du lieu où il essuie jusqu’à sa propre honte. « Dis, ça te dérange si je m’en allume une ? » - il a déjà la cigarette coincée entre ses lèvres, si près d’une fenêtre par laquelle il pourrait cracher le smog. C’est une façon de forcer les choses. Une façon de tester les limites, d’apprendre à connaître celles des autres.
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